C'était, après presque trois heures de parcours du combattant, à se frayer un chemin dans les allées du Space, le salon international de l'élevage, à Rennes. Un éleveur de porc, la mine joviale, prend les deux mains de François Hollande et l'entreprend sur la difficulté du métier : «Il faut mettre le paquet.» Hollande, se tournant vers son ministre de l'Agroalimentaire, Guillaume Garot tente l'humour: «Oui, on va mettre les ministres au travail.» L'éleveur : «Parce que sinon, dans cinq ans, on met tout le monde dehors, hein.» La menace est dite sourire aux lèvres. Sans aucune agressivité. Ce sera quasiment la seule de l'après-midi. Pourtant le Space, n'a pas franchement excellente réputation. Il n'est pas rare de s'y faire chahuter. Et le moral de la profession est au plus bas. La hausse des prix des céréales a fait des dégâts. Ce mardi matin, le jugement sur Doux vient de tomber : 1000 salariés sur le carreau. Rien, a priori, de très engageant.
«Il n’y a pas de temps à perdre»
Il n'a pas été question que d'agriculture dans la journée. Juste après avoir atterri, François Hollande reçoit une délégation des salariés de PSA dans une salle de l'aéroport, à l'abri des journalistes. Devant les portes du salon, des militants de FO et la CFE-CGC du groupe automobile attendent Hollande. Il s'arrête, discute, repart. Aucun sifflet, ni slogan. La foule se