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Libération
Récit

Une intervention «à la Hollande»

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Un coup de fil du Président, mardi, n’est pas étranger à la nomination de Désir.
publié le 12 septembre 2012 à 22h56

L'ombre de François Hollande plane sur le chantier socialiste qui a débouché hier sur la désignation de Harlem Désir au poste de premier secrétaire, mais Martine Aubry, elle, «ne l'a pas sentie». Pourtant, elle était bien là. Quand on a passé trente ans dans les rouages d'un parti, dont onze à le diriger, difficile de chasser le naturel. Même si cela implique de faire une grosse entaille à sa promesse de campagne consistant à ne pas mettre les mains dans la tambouille partisane : «Moi, président de la République…»

Ces dernières semaines, le chef de l'Etat s'est préoccupé du devenir du PS, «à la Hollande», comme disent ceux qui l'accompagnent depuis un quart de siècle : laissant faire quand cela allait dans son sens, mais décrochant son téléphone quand il le fallait. Comme mardi soir, quand les ultimes tractations butaient, rue de Solférino, sur la représentation du courant Hamon, à l'aile gauche du PS, au conseil national (CN) du parti. Pour faire de la place aux troupes de l'ex-porte-parole, il fallait réduire celle - âprement négociée - des quatre ministres coalisés Stéphane Le Foll, Vincent Peillon, Pierre Moscovici et Manuel Valls. C'est un rapide coup de fil entre Hollande et Hamon qui a débloqué la situation au milieu de la soirée. «Deux minutes plus tôt, les négociateurs hollandais ne lâchaient rien et puis pouf, tout a été accepté : 30 places au CN», raconte un participant. Un proche de Hamon sourit de l'intervention de