Au boulot ! Et vite ! Harlem Désir aurait probablement aimé attendre un peu pour prendre ses quartiers dans le bureau de premier secrétaire du Parti socialiste, rue de Solférino. Avoir du temps pour préparer la transition, composer son cabinet, obtenir l’onction des militants lors des deux votes prévus, les 11 et 18 octobre, avant d’être officiellement intronisé à l’issue du congrès à Toulouse, deux semaines plus tard.
Las ! Martine Aubry a annoncé hier qu'elle aura débarrassé ses affaires dès dimanche, prenant de court tout son monde socialiste. Ses proches n'ont été informés qu'en milieu de semaine d'un départ si rapide. Elue en 2008 dans les vapeurs fratricides du congrès de Reims, la première secrétaire estime sa mission plus qu'accomplie : «Il y a un socialiste à l'Elysée, une majorité au Parlement et un PS rénové.» Tellement soulagée de rendre son tablier qu'elle a décidé de ne pas soigner sa sortie, annonçant son départ sur France 2 au petit matin. «C'est aussi une façon de montrer qu'il ne faut pas s'accrocher», s'est-elle justifiée, résumant son magistère à «quatre ans de travail».
Pour certains, c'est le coup de pied de l'âne. Mécontente du tour pris par les négociations sur sa succession, Martine Aubry rendrait la monnaie à ses opposants internes sur le mode «vous avez voulu Harlem, eh bien démerdez-vous», indique un ténor du parti. Mais d'autres jugent qu'elle fait un «beau geste» en s'effaçant. Selon un dirigeant,