On dirait qu'il n'y a plus de courants : le PS aurait-il pété les plombs ? Ayraultistes, moscoviciens, vallsois, on a du mal à les discerner. Dans l'opposition, ils avaient chacun leur idée sur tout et on dirait maintenant qu'il n'y a rien sur quoi ils ne sont pas d'accord. Pendant des années, tels des saumons, les militants ont remonté leur propre courant et ils se retrouvent dans une rivière qui a changé de cours, alors ils sont tout désorientés. Question audimat, il n'y a pas photo entre PS et UMP : ici, on joue Dallas et là, la Petite Maison dans la prairie (qui finit par lasser). La primaire présidentielle avait mis la gauche en mouvement et c'est comme si, pour la tête du PS, on avait pour urgence d'éviter tout enthousiasme. Les socialistes ont fini le printemps victorieux mais épuisés. On ne sait pas ce que ça leur a coûté pour arriver là, un bon nombre n'y croyait pas, laissons-les se remettre de leurs émotions. Pour l'instant, on a l'impression que François Hollande nous dit : «Il faut attendre que 2012 et 2013 se passent, espérons que ce sera le moins mal possible.» Mais on ne l'a pas élu pour qu'il nous parle de son boulot de dans deux ans. Le message qu'on nous fait passer, c'est : «Après la tornade, le beau temps. Le soleil est au coin de la décennie.»
On n’a pas encore entendu le clairon qui sonne la charge de l’action gouvernementale. Tous nos nouveaux maîtres sont encore au sommet de la colline, avec leurs beaux panaches et uniformes tout neu