Depuis plusieurs semaines, le spectacle qu’offre l’UMP dans sa quête d’un nouveau chef suscite l’ironie la plus cinglante, y compris de la part de certains candidats : règles anachroniques, procédures bureaucratiques, calendrier absurde, tout prête au ridicule et rappelle qu’on ne se frotte pas impunément au jeu de la démocratie sans entraînement. On aurait tort pourtant de s’en tenir aux sarcasmes. Même balbutiante, cette tentative baroque d’élection interne est une première dans l’histoire d’une droite jusqu’ici tout entière vouée au culte du chef. Les militants auront le dernier mot et c’est en soi une petite révolution dans un parti où le chef s’est toujours imposé sans que nul n’ait pu en disposer. Il fallut un désastre électoral pour que la droite se résigne à mettre elle aussi sa tête aux voix. Cette percée resterait vaine pourtant si elle n’allait de pair avec une clarification devenue indispensable après la fin de campagne extrême de Sarkozy. Les deux favoris, François Fillon et Jean-François Copé, se refusent à sortir de l’ambiguïté, s’efforçant l’un et l’autre d’opérer la meilleure synthèse des «trois droites» toujours à l’œuvre et chères à René Rémond : la bonapartiste, l’orléaniste et la légitimiste. Ils font l’un et l’autre l’erreur de regarder l’avenir dans le passé sarkozyste. Le diagnostic de la crise morale et sociale que traverse la France, le rapport à l’autre, à l’étranger, à la frontière, ou encore l’attitude à l’égard du FN, sont autant de thèmes et de
EDITORIAL
Clarification
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par Vincent Giret
publié le 16 septembre 2012 à 22h56
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