La suppression du cumul des mandats est le parfait exemple de l'intervention des «mille tyrans», selon l'expression de Colbert, qui nommait ainsi les opposants systématiques aux projets d'une meilleure justice sous Louis XIV. Depuis quelques mois, s'affirme l'impérieuse nécessité de combattre ce fléau du système politique français. Que répondre aux chômeurs qui s'insurgent de constater que de mêmes personnes s'octroient deux fonctions ? Et ces mêmes cumulards n'ont-ils pas la larme à l'œil devant leurs électeurs dès que l'on parle de l'augmentation du chômage ?
Par ailleurs, si nos parlementaires avaient tous été à leurs bureaux avant la crise, n’auraient-ils pas été mieux à même d’en percevoir les premiers signes et d’y faire face ? Au lieu de cela, 85% vaquaient en tout ou partie à «l’amélioration des bordures de trottoir» de leurs cités ! Combien d’entre eux étaient pleinement à leur poste à cette époque ? N’auraient-ils pas alors dû s’initier au fonctionnement des finances internationales et à leur maîtrise ? N’auraient-ils pas dû courir le monde pour en comprendre les dérives ? Une nouvelle fois, une entreprise de renom permettrait-elle à ses premiers dirigeants de ne consacrer que 15% de leur temps au travail ?
Enfin, concernant les aspects de peu de dignité qui «justifieraient» une surrémunération des cumulards par leurs multiples fonctions, convenons que celles qui leur sont actuellement attribuées pour leur mandat parlementaire atteignent des montants mirifiq