Il y a un an, à quelques encablures de la primaire socialiste, les détracteurs de Manuel Valls ironisaient sur sa participation à la compétition présidentielle : impossible, selon eux, que le député-maire d'Evry, incarnation de la droite du parti, puisse signer la «charte des valeurs de gauche» avant de voter. Mais, fin août à La Rochelle, c'est bien au ministre de l'Intérieur que les militants socialistes ont offert une standing ovation, la seule de l'université d'été du Parti socialiste, à part celles réservées à… Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry. Valls venait de défendre devant une salle comble «l'amour de la patrie», le démantèlement des camps de Roms, la manière forte après les échauffourées d'Amiens - exit les excuses sociales, les émeutiers sont coupables d'attaques contre «l'ordre républicain».
«En phase». En moins de douze mois, la TPE Valls est devenue une PME florissante au sein du PS et du gouvernement. Avec toujours la même stratégie : se prévaloir du soutien de la base. Alors que les expulsions de Roms provoquent le malaise à gauche, Valls distille à la presse les félicitations reçues de maires socialistes. Pour enterrer le récépissé de contrôle d'identité, il explique que les syndicats de policiers y sont opposés. Et quand il semble revenir sur une promesse de campagne de François Hollande - accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires -, c'est parce qu'elle ne fait pas partie des «priorit