Un avatar inédit de Bouvard et Pécuchet a livré lundi dans Libération sa réjouissante contribution au débat sur le cumul des mandats : «Haro sur les cumulards !». A l'instar des héros du roman de Flaubert, nos deux compères confirment, avec une obstination qui force l'admiration, qu'ils n'entendent pas grand-chose à la question dont ils prétendent doctement nous entretenir.
La question du cumul des mandats est aujourd’hui entendue. Elle a été inscrite dans le projet du Parti socialiste, reprise par le candidat François Hollande, qui, devenu président de la République, l’a confiée à la commission Jospin dont les élus sont absents.
Mais que ce débat soit ouvert n'autorise pas à dire tout et n'importe quoi au risque de verser dans un antiparlementarisme déplacé. Nos concitoyens s'en gardent bien, d'ailleurs, puisque très rares sont ceux qui me reprochent ce cumul. Comme sur d'autres sujets, il est frappant de constater que cette question de cumul disparait quand elle s'approche de la réalité. Une récente étude du Cevipof (1) éclairera, d'ailleurs, nos Bouvard et Pecuchet de circonstance. Il ressort de cette étude que le cumul des mandats ne joue en rien sur l'activité parlementaire, ni en quantité, ni en qualité