Flics et gendarmes attendent «consignes», «actions» et «moyens» de Manuel Valls pour mettre en œuvre la politique de sécurité qu'il doit présenter aujourd'hui aux responsables policiers et militaires. Car depuis trois mois, «sur le terrain, rien ne bouge. On voit se mettre en place des zones de sécurité prioritaires (ZSP) sans concertation et sans aucun effectif, dénonce Yannick Danio, d'Unité Police (premier syndicat de gardiens de la paix). Il n'y a aucune amélioration des conditions de travail, extrêmement dégradées, avec des équipages de police secours à deux qui mettent en danger nos collègues», comme à Nice lundi où le flic Mika a été tabassé par le conducteur d'un scooter lors d'un contrôle. «L'héritage du ministère de l'Intérieur est certes lourd, avec 12 000 policiers perdus en un quinquennat» sous Sarkozy, mais l'arrêt de «l'hémorragie» des troupes par Valls et les 500 recrues par an risquent de ne pas suffire.
Les flics râlent, comme les CRS d'Alliance, mécontents d'être «détournés de leurs missions de maintien de l'ordre» pour être utilisés «en proximité dans les ZSP» à Saint-Ouen ou Saint-Denis. Dans les pas de Claude Guéant, Manuel Valls maintient en effet les CRS en première ligne dans les quartiers : «Il n'a pas d'autres moyens pour assurer une visibilité de la police, mais c'est un pis-aller», admet un proche.
Tutoiement. Sans argent ni moyens, le ministr