Il nous le confirme dans un sourire : oui, le projet de récépissé pour les contrôles d'identité est bel et bien enterré. «Ce n'est pas une nouvelle, j'ai toujours été sceptique sur ce sujet», lâche Manuel Valls. S'asseyant sans complexe sur une mesure hautement symbolique pour la gauche et très attendue par une partie de la population, notamment chez les jeunes. Après les vagues d'expulsions de Roms de l'été et la confirmation cette semaine de son opposition au droit de vote pour les étrangers, le ministre de l'Intérieur persiste dans une position de franc-tireur depuis son arrivée Place Beauvau.
Un récépissé «inapplicable»
Franc-tireur mais pas opposant, Manuel Valls se garde bien de prononcer une déclaration de décès officielle, préférant lancer de généreuses pelletées de terre sur le projet. Mais, en réalité, le ministre de l'Intérieur, soucieux de ne pas froisser les puissants syndicats de policiers, n'a jamais caché son opposition à la remise d'un ticket lors des contrôles d'identité. Après les déclarations de Jean-Marc Ayrault début juin promettant que cet engagement du candidat Hollande serait tenu, Manuel Valls avait d'abord dit que cette mesure serait «inapplicable», puis a mollement promis d'engager «une réflexion» sur le sujet, qui reposerait sur le rapport du défenseur des droits, Dominique Baudis, qui doit être remis en octobre.
Sans attendre, le ministre de l'Intérieur devrait en fait prononcer dès aujourd'hui un discour