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Libération

«Charlie» : l’humour du risque

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En publiant de nouvelles caricatures de Mahomet dans un contexte de tensions confessionnelles, l’hebdo satirique embarrasse le gouvernement.
Charb, le patron de Charlie Hebdo, au siège du journal satirique, à Paris, le 19 septembre 2012. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 19 septembre 2012 à 22h06

Caricaturer oui, manifester non. Même si les deux font partie de la précieuse liberté d'expression française, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur en charge des cultes, fait le distinguo. Après la publication des caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo, dont les exemplaires se sont arrachés dans les kiosques hier et le déluge de réaction qui a suivi, il a affirmé : «La liberté d'expression est un droit fondamental, la liberté de caricature en fait partie.» Tout en annonçant que toute manifestation, comme celle qui s'est produite samedi à Paris contre le film Innocence of Muslims, sera «interdite».

Jean-Marc Ayrault, a fait le même grand écart sur RTL : la France, «Etat de droit» garantit «la liberté de caricature». Mais «il est de la responsabilité de ceux qui dirigent ce journal de décider de faire ou de ne pas faire [des caricatures]», a bordé le Premier ministre, qui «comprend» que certaines personnes puissent «être heurtées dans leur sensibilité». Pour le reste, juge Jean-Marc Ayrault, c'est à la justice de régler les litiges : «Si des personnes pensent qu'il y a eu dépassement du droit, elles peuvent saisir les tribunaux.» Quant aux manifestations, il s'est montré ferme : «Il n'y a pas de raison qu'on laisse venir dans notre pays des conflits qui ne concernent pas la France.» Il interdira donc toute manifestation, déclarée ou non.

Tenaille. L'exécutif pa