Les eurosceptiques se réjouissent, les souverainistes applaudissent, les nationalistes exultent : le sondage réalisé par l'Ifop et publié par le Figaro lundi 17 septembre constitue une douche froide pour les Européens de cœur.
Il établit en effet que si les Français avaient aujourd’hui à voter par référendum pour ou contre l’euro, le non l’emporterait par 64% des suffrages exprimés.
En 1992, au moment du référendum de Maastricht qui créait la monnaie unique, le oui l’avait emporté à 51%. De même les Français d’aujourd’hui considèrent-ils à une large majorité que l’Union européenne va dans la mauvaise direction et qu’elle n’a pas été efficace pour lutter contre la crise actuelle.
Le désamour est flagrant. Il apparaît d’ailleurs dans des proportions comparables en Allemagne. Le décalage, voire la contradiction entre les dirigeants et les citoyens ne se sont jamais exprimés aussi brutalement sur ce sujet. Les gouvernements des dix-sept pays de la zone euro veulent sauver à tout prix la monnaie unique et faire progresser l’union monétaire, budgétaire et bancaire. Les électeurs semblent leur tourner le dos.
En fait, la réalité est naturellement beaucoup plus complexe que cela. Il est évident que l’euro n’a pas tenu ses promesses initiales et que sa popularité est aujourd’hui en berne mais les mêmes Français, interrogés par le même institut pour le même sondage considèrent cependant aux deux tiers qu’il ne faut pas renoncer pour autant à l’euro pour revenir au franc. Ils juge