Comme un poisson dans l’eau. Jean-Marc Ayrault a dirigé le groupe socialiste à l’Assemblée pendant quinze ans, alors les journées parlementaires, c’est son élément. Surtout, après les victoires du printemps et en l’absence de Martine Aubry, c’est en grand chef de la majorité que le Premier ministre se présentait mercredi et hier devant ses troupes réunies à Dijon. La meilleure tribune pour lancer une série de rappels à l’ordre alors que le traité européen et le non-cumul des mandats lézardent la majorité, que les ministres se poussent du col et que les jeunes parlementaires s’impatientent.
Maintenant que la gauche est au pouvoir, «nous sommes chacune et chacun comptables devant le pays, prévient-il. Je ne vous demande pas de faire vœu d'obéissance, je souhaite votre concours, votre contribution, votre mobilisation. Je vous demande de participer aux côtés du gouvernement à la réussite de la gauche. Le respect du cadre collectif doit être notre règle partagée». Le hic, c'est le ton monocorde - seuls les poings serrés sur le pupitre marquent l'intensité du propos.
«Il y a deux Ayrault, concède un ministre en aparté. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, obligé de composer et d'unifier tout le monde, et le maire de Nantes, capable d'entraîner de grandes décisions économiques et politiques. A Matignon, il faut qu'il redevienne le maire de Nantes.» Et voilà le débat sur la fermeté du Premier ministre relancé. «Je suis convaincu que l'autorit