L’Europe est confrontée à une crise existentielle. Ce n’est pas seulement un vice de construction qui est pointé du doigt - une monnaie unique sans gouvernement économique. Les fondations sont ébranlées. Et pour cause, le national-libéralisme comme modèle, l’austérité comme solution et l’intergouvernementalité comme méthode ne constituent ni une réponse efficace aux crises ni un projet enviable ou même acceptable pour les Européens. Mais l’Europe n’a jamais été que ce que les dirigeants des pays membres en faisaient, trop rarement ce que les citoyens voulaient.
Ces dernières années, ces dirigeants ont abandonné des pans entiers de souveraineté aux marchés et à la finance mais ont refusé de se doter de capacités communes d’action, privant l’Europe d’une harmonisation fiscale, d’une politique industrielle ou d’un pacte social. L’Europe doit changer, profondément, car il n’y a pas de plan B, pas de sortie de crise ou d’écologie possible dans un seul pays.
Quelle position dès lors adopter sur le traité budgétaire européen ? Face à la crise, les dirigeants européens ont agi trop tard, trop peu. Mal fagotés, des prêts ont néanmoins été accordés. En échange, l’Allemagne, chef de file des principaux pays contributeurs, a exigé la discipline. Mais la discipline portée par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy est devenue austérité, ajoutant de la récession à la récession. En impulsant une stratégie de relance, François Hollande a heureusement modifié la donne européenne. Très critiquable, l