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Libération
Reportage

Kaléidoscope d’une «génération Marine» en formation

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Dans une réunion à Paris, de jeunes adhérents, pour certains venus de la gauche, expliquent ce qui les a poussés à rejoindre le parti d’extrême droite.
publié le 21 septembre 2012 à 21h06

Ils se serrent les mains et se sourient. «Tu viens à La Baule ?» Pour beaucoup, l'université d'été du FN, ce week-end, sera une première. Excitant. Au siège parisien du parti, rue Jeanne d'Arc (ça ne s'invente pas), ils sont une cinquantaine de jeunes, réunis pour parler de la laïcité avec Bertrand Dutheil de La Rochère, ancien chevènementiste. Presque un prétexte pour se fréquenter.

Guetteur. La veille, François, 24 ans, Alexandre, 22, et quelques copains sont allés «coller», dans le Val-de-Marne. Ils évoquent leur escapade nocturne, une bière à la main : rendez-vous sur un parking, un petit coup à boire, deux équipes de trois, et c'est parti. Des anciens leur ont appris les règles : laisser quelqu'un au volant avec le moteur en marche, ne pas claquer la portière, avoir un guetteur, ne pas répondre aux provocations. François aime ces «actions de cohésion», où on se sent «camarades». «Il faut y croire, pour se les peler le soir, mais ça vit, ça vibre, on est un peu une avant-garde maintenant.» Il est au FN depuis 2011, comme d'autres jeunes venus pour «Marine», régénérer les troupes de la formation d'extrême droite. Il fait partie des nouveaux venus que le FN se doit de garder. «C'est l'un de nos chantiers», confirme Steeve Briois, maître d'œuvre de la réorganisation, qui estime à 60 000 les adhérents à jour de cotisation (ou avec six mois de retard). Un chiffre invérifiable. Certains sont venus a