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Libération
Éditorial

Rebelote

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publié le 21 septembre 2012 à 19h06

Valls-Taubira, le torchon brûle. Sitôt un président socialiste élu, voilà le premier, ministre de l'Intérieur, traité de droitier et la seconde, chargée de la justice, taxée de laxiste. Scénario éternel dans une histoire qui, hélas, n'en finit pas de se répéter. La police et la justice ne font pas bon ménage, sauf quand la droite est au pouvoir. On l'a vu avec la loi scélérate dite «sécurité et liberté», concoctée par le ministre de la Justice Alain Peyrefitte, âprement discutée par l'opposition, promulguée début 1981, avant de finir aux oubliettes. François Mitterrand avait promis son abrogation et il tint sa promesse. Ce qui n'empêcha pas illico un combat mémorable entre les ministres de l'Intérieur et de la Justice d'alors. Defferre et Badinter, déjà, n'avaient pas la même vision du monde, mais l'arbitrage de Mitterrand se fera en faveur du premier flic de France. Rebelote aujourd'hui : Manuels Valls cajole sa police parce qu'il la craint, Christiane Taubira milite contre l'incarcération à tout va parce qu'elle y croit. Mais est-ce encore possible de «militer» quand on occupe les bureaux de la place Vendôme ? La sécurité et la liberté sont les deux piliers de l'organisation de la cité, et tout se passe comme si elles étaient inconciliables. Parce qu'il faut beaucoup de courage et d'imagination pour empêcher l'une d'étouffer l'autre. Après cinq ans de gouvernance liberticide, la gauche cultive un goût excessif pour l'ambiguïté, et risque fort de s'en mordre les do