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Libération
TRIBUNE

Hollande doit décaler le débat à 2014

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publié le 24 septembre 2012 à 19h17

François Hollande a perdu une bonne occasion de parler. Il nous a expliqué il y a peu qu'il lui revenait de fixer plus fermement les priorités, le sens et le cap de l'action du gouvernement. Et que, désormais, il serait un président «en première ligne», au service d'une république «apaisée». Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a manqué à son devoir : car, s'il y a une question qui a la capacité, à elle seule, d'enflammer le pays, c'est celle du droit de vote des étrangers aux élections municipales.

Or, de parole présidentielle, il n’y eut point. Pour répondre à l’impatience des 75 députés de la majorité qui, la semaine dernière, ont rappelé le gouvernement à la promesse présidentielle, Jean-Marc Ayrault a déclaré que la mesure serait tenue en 2013, juste avant les municipales. Ce serait une erreur et la meilleure chance d’enterrer cette mesure.

Passons sur les deux raisons qui font que le gouvernement doit respecter son engagement de campagne. D’abord, cela permettra à la gauche de se regarder (enfin) dans une glace et d’assumer une promesse qui a 30 ans. Ensuite, en donnant le droit de vote aux étrangers présents dans notre pays depuis plus de cinq ans, le gouvernement poserait un principe qui devrait emporter l’adhésion de tous les républicains : la démocratie municipale ne peut que consolider le «vivre ensemble». Un corps social qui vote, des habitants qui participent aux grandes et petites décisions de leur ville sont une chance de plus (mais pas l