C'est le ministre le plus craint du gouvernement. Peut-être le plus haï de certains aussi. A 60 ans tout juste, le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, est l'homme qu'a choisi François Hollande pour incarner une rigueur de gauche jamais vue à ce jour. Le moins qu'on puisse dire est que ce cost killer sans états d'âme prend sa tâche au sérieux. Quitte à déstabiliser tout ministre qui ne maîtrise pas ses chiffres sur le bout des doigts. Présenté vendredi en Conseil des ministres, le budget 2013 portera en partie la marque de cet «hypertechnicien» selon son cabinet. Un «budget de combat, qui traduit en actes les priorités du nouveau président», a pris l'habitude de répondre ce féru de fiscalité. Cumulé avec le collectif budgétaire de l'été dernier, il représente près de 40 milliards d'économies. Portrait d'un grand argentier de la République qui dénote dans la culture d'une certaine gauche.
Chirurgien bourgeois
Quand il a reçu Libération dans son bureau de président de la commission des finances de l'Assemblée nationale quelques mois avant la présidentielle, cet homme élégant au langage toujours châtié et aux allures de grand bourgeois n'a pas tourné autour du pot. «Oui, je paie l'ISF comme beaucoup de Parisiens propriétaires de leur logement, avait dit ce grand pourfendeur du bouclier fiscal. Si j'ai réussi professionnellement, j'affirme qu'à aucun moment mes choix de carrière ont été dictés par des considé