Pour chauffer les salles de supporteurs de l’UMP, rien de tel qu’un bon couplet sur les méfaits de Christiane Taubira. Dans leurs campagnes pour la présidence du parti, Jean-François Copé, François Fillon et leurs principaux lieutenants en ont fait leur morceau de bravoure. De la mise en cause du tout-répressif à l’instauration du mariage gay, il est vrai que cette garde des Sceaux leur donne généreusement du grain à moudre.
«Camp». En mai, quelques jours après l'installation du gouvernement, l'UMP estimait qu'en nommant Taubira au ministère de la Justice, François Hollande faisait «le choix de la culture de l'excuse». L'annonce de la suppression du tribunal correctionnel pour les mineurs délinquants récidivistes n'en était alors qu'une des premières manifestations. Il y avait aussi eu la rocambolesque évasion d'un détenu à l'occasion de la toute première sortie de la ministre, dont la droite goguenarde a aussitôt fait une parabole du légendaire«laxisme» de la gauche. Quatre mois plus tard, la garde des Sceaux reste la cible préférée de l'opposition. Les porte-parole de l'UMP, ne sont pas loin de la tenir pour responsable des violences graves des derniers jours : fusillades parisienne et marseillaise ou encore, à Cannes, accident meurtrier sous l'emprise des stupéfiants.
Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP, «s'effraie de la multiplication des règlements de comptes, concomitante aux violences faites aux policiers». Selon lui