La présidente du Front national Marine Le Pen a placé mardi les élus des Pyrénées-Orientales en délicate posture en venant s’afficher pour la première fois à l’hommage rendu aux harkis à l’ancien camp de Rivesaltes.
Marine Le Pen a profité de ce déplacement pour réclamer la Légion d'honneur pour tous les harkis encore vivants, ce qui rendrait son lustre à une distinction devenue une «breloque», a-t-elle dit en marge de la cérémonie. Les autorités locales rendent hommage aux harkis depuis des années au camp de Rivesaltes.
Sur les centaines d’hectares de ce camp aujourd’hui livré aux broussailles, ont été regroupés ou ont transité après 1938 des réfugiés espagnols chassés par le franquisme, des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, des prisonniers allemands et, après l’indépendance algérienne en 1962, des milliers de harkis.
Jamais encore Marine Le Pen n'était venue pour cet hommage officiel, même si les rapatriés d’Algérie passent pour un groupe politiquement important et âprement disputé entre UMP et FN, et si son compagnon Louis Aliot (photo AFP) a des vues sur la mairie de la voisine perpignanaise.
Des élus locaux dans l'embarras
Si elle a effectué le déplacement 50 ans après les accords d'Evian, c'est parce que Rivesaltes «rappelle la manière dont on les a traités (les harkis), la responsabilité de la classe politique de droite comme de gauche dans la manière dont ils ont été traités comme des animaux alors qu'ils s'étaient battus pour la France, alors qu'ils avaient choisi la France. Ce ca