Avec Nicolas Sarkozy, rien ne se passe comme pour les autres. En 2007, il avait suscité un élan d’espérance comme la droite n’avait pas été capable de le faire depuis 1974 et l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, trente-trois ans auparavant. Alors, l’opinion l’adulait et la presse le portait en triomphe.
Et puis, très vite mais de plus en plus violemment, il a fait l’objet d’un rejet homérique, d’une intensité sans précédent. En mars, à un mois du premier tour, 63% des Français se déclaraient mécontents de lui comme président de la République, selon l’Ifop, malgré la campagne acharnée qu’il menait. Entre-temps, la presse l’avait brûlé vif avec une férocité décomplexée que n’avait subie aucun de ces prédécesseurs.
Et puis, aujourd’hui, moins de cinq mois après la victoire de François Hollande, voilà que 44% des Français, selon Louis Harris, considèrent que, s’il avait été réélu, il mènerait une politique plus efficace que son vainqueur. D’autres sondages enregistrent l’amélioration rapide de sa popularité. Les hebdomadaires lui consacrent de nouveau des couvertures flatteuses.
Il avait séduit, il a déçu, il a été rejeté, il est déjà revalorisé. Jamais avant lui aucun candidat de droite battu n’avait connu un tel regain, surtout en quatre mois. Cet homme-là défie et transgresse toutes les règles ordinaires de la politique française.
Après sa défaite en 1974, Jacques Chaban-Delmas, favori initial, avait en effet été jeté dans l'oubli. En 1981, Valéry Giscard d'Estaing avait dû en