Dans le café chic du VIIe arrondissement de Paris où il donne rendez-vous, et où l'ancien ministre Eric Besson sirote un verre d'un air pénétré, Gérald Darmanin, 29 ans, est l'un des rares sans cravate. Il le fait lui-même remarquer. Manière de montrer qu'il n'est pas du sérail. Natif de Valenciennes, il veut incarner une droite populaire: «La droite ce n'est pas la cravate Hermès et le ventre bedonnant», se récrie-t-il.
«Mon deuxième prénom est Moussa»
Il parle d'emblée de ses origines. «Ma mère était femme de ménage, mon grand-père harki et ancien tirailleur algérien, mon père tenait un bistrot. Mon deuxième prénom est Moussa.» Chez lui, on ne discutait pas de politique, mais on avait «le culte du livre». Il est inscrit dans une école privée, «il fallait être meilleur que les enfants de bourgeois.» Puis diplômé de Sciences-Po Lille. Avec sa sœur, il est le seul de sa famille à avoir le bac. Il ne croit pas à «l'excuse sociale», mais au «mérite», «la plus belle valeur».
Elu député face à la candidature dissidente de l'ex-UMP Christian Vanneste, dans le Nord (à Tourcoing), il continue à conduire lui-même sa 205 blanche, à aller à Auchan avec sa femme et au bistrot boire une bière au comptoir. Il aime le Nord. Ne se voit pas élu ailleurs que chez lui.
«Le député, c’est la relation de ceux qui n’en ont pas»
Gérald Darmanin a une «vision romantique et gaullienne» de la fonction de parlementaire: il évoque sa «fierté de représenter la France», l'«écharpe tricolore» et tout le tintou