Ils sont quatre. Ou six. Ou quatre plus deux. Par commodité, on les appelle la «bande des quatre», même s’ils détestent ça. De toutes les façons, ils n’ont pas trouvé de nom de substitution. Et en donner un serait accorder à leur démarche une visibilité dont certains n’ont pour l’instant pas envie. Que recouvre alors cette association de poids lourds de la majorité ? C’est en tout cas beaucoup plus menaçant qu’un petit groupe de copains, moins puissant qu’un bureau politique, mais aussi ambitieux qu’une écurie. Une chose est sûre : ils sont six. Quatre ministres : Manuel Valls (Intérieur), Vincent Peillon (Education nationale), Pierre Moscovici (Economie) et Stéphane Le Foll (Agriculture). Et deux élus : François Rebsamen (président du groupe socialiste au Sénat) et Bruno Le Roux (son homologue de l’Assemblée nationale). Ils ont pris l’habitude de dîner ensemble (trois fois depuis la fin de l’été) au ministère de l’Agriculture, en toute discrétion.
On leur prête beaucoup de pouvoir, d'ambition et de calculs. Eux jurent la main sur le cœur qu'ils ne font qu'«œuvrer à la réélection de François Hollande». Qu'ils travaillent à «agréger» toutes les bonnes volontés. Et que, bien sûr, ils ne sont pas là pour fragiliser l'autorité de Jean-Marc Ayrault. Pour l'instant, on ne leur connaît qu'un seul fait d'armes, mais non des moindres : être sortis publiquement pour soutenir la candidature de Harlem Désir au poste de premier secrétaire du Parti socialiste au moment où