Mobiliser «pour une Europe solidaire et contre le traité européen» sans donner le sentiment d'organiser la première grande manifestation antigouvernementale du quinquennat. Telle est l'équation du Front de gauche, à l'origine du «défilé unitaire» prévu dimanche à Paris, pour lequel les organisateurs les plus optimistes attendent jusqu'à 100 000 personnes.
«Austérité». «La cible, ce n'est pas le gouvernement mais la politique malheureuse qu'il mène», affirme Eric Coquerel, un des lieutenants de Jean-Luc Mélenchon. «L'austérité, on s'y oppose qu'elle soit de droite ou de gauche», martèle pour sa part la militante antilibérale, Clémentine Autain. Carine Goupil, responsable du PCF à Rouen, renchérit : «Ce n'est pas une manifestation contre le pouvoir de gauche, mais pour que les changements promis aient lieu !» Coquerel va un peu plus loin en soulignant que «le front qui va se donner à voir est déjà plus large que celui de 2005» et de nature, selon lui, à «dessiner une majorité alternative de gauche contre l'austérité».
Aucun appel à la démission du gouvernement n'est toutefois prévu, le Front de gauche souhaitant rester sur ses fondamentaux hérités de la campagne contre la Constitution européenne de 2005, mais aussi des grands rassemblements populaires de la présidentielle. «Nous ne sommes pas dans une politique de la terre brûlée. On veut obliger le gouvernement à changer de cap», prévie