Menu
Libération
EDITORIAL

Horizon

Article réservé aux abonnés
publié le 30 septembre 2012 à 21h36

L’argumentaire des partis et associations qui appelaient à manifester hier à Paris était clair : non au Traité européen, c’est-à-dire à l’austérité économique et à la spirale récessive qu’elle enclenchera. Non, également, au mode de ratification parlementaire, le Parti socialiste disposant de la majorité pour s’épargner un débat inflammable. Non, enfin, mais en termes plus feutrés, à la politique menée par François Hollande depuis son élection. Il ne s’agissait donc pas seulement de tenter de faire revivre la geste référendaire de 2005 mais aussi de peser, par la rue, sur l’action du gouvernement. Utile aiguillon qui trouvera, à coup sûr, un écho au-delà des troupes du Front de gauche : le sentiment de frustration politique déborde largement ce cercle depuis la rentrée. Car la social-démocratie pour être, par nature, rigoureuse, gestionnaire et responsable ne se définit pas seulement par l’administration scrupuleuse des fonds publics, même si en France c’est une grande nouveauté. Montrer un horizon, tracer un chemin pour y parvenir, donner du sens à l’action quotidienne fait aussi partie de son identité. Par exemple sur l’Europe, puisqu’après tout c’est le sujet : restera-t-elle un grisâtre syndic d’intérêts vaguement convergents ou est-elle porteuse d’un projet auquel il serait possible de dire «oui», sans ambages, voire avec enthousiasme ? Du strict point de vue de la politique intérieure, une telle question est explosive, à gauche comme à droite. Dommage : c’est la seule