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Analyse

L’Elysée et Matignon gênés aux entournures européennes

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Pour ne pas ouvrir le débat du fédéralisme, l’exécutif veut boucler la séquence au plus vite.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant et Grégoire Biseau
publié le 2 octobre 2012 à 22h06

Une immense occasion manquée. Le discours de Jean-Marc Ayrault, hier devant les députés de l'Assemblée nationale, avait pour intitulé : «Nouvelles perspectives européennes». Mais, hier, le Premier ministre n'a pas cherché à dessiner à quoi pourrait bien ressembler l'Europe de demain. C'était pourtant l'argument répété en boucle par Bernard Cazeneuve, le ministre délégué aux Affaires européennes, à tous les députés PS tentés par un rejet du traité budgétaire européen : «Ce texte n'est qu'une étape, ce qui compte ce sont les prochaines.» Mais après avoir écouté le discours d'Ayrault, impossible de savoir à quoi elles pourraient bien ressembler. Et comme François Hollande s'est bien gardé de prononcer le moindre discours sur le sujet depuis son élection…

Flou. Tout se passe comme si un immense tabou (et donc une grande trouille) pesait au-dessus du débat démocratique français quand il s'agit de parler d'Europe. Hier, Jean-Marc Ayrault n'avait manifestement qu'une seule préoccupation en tête, en finir au plus vite avec le débat et le vote sur ce traité budgétaire. Et ne surtout pas ouvrir un nouveau front, notamment sur la question fédérale, qui risquerait de diviser la majorité. Pourtant, l'heure tourne, puisque les quatre présidents européens présenteront leurs premières propositions sur l'avenir de la zone euro au sommet du 18 octobre (lire page 4). Hier, Ayrault s'est tout juste contenté d'annoncer que la France apportera «sa pr