Pas de plainte. Pas de témoin. Et plus de victime. Sans réelle surprise, le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre, a annoncé hier le classement sans suite de l’enquête préliminaire ouverte contre Dominique Strauss-Kahn pour viol en réunion en marge du dossier du Carlton.
Lettre. La procédure avait été lancée le 21 mai, à la suite d'une dénonciation des juges d'instruction en charge du dossier de proxénétisme du Carlton. Ces derniers avaient relevé, dans les déclarations aux enquêteurs d'une escort-girl qui avait participé à des parties fines avec l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) à Washington entre le 15 et le 18 décembre 2010, des faits pouvant être qualifiés de viol en réunion. «Les investigations nécessaires ont été menées, mais l'élément constitutif de l'infraction n'existe pas», a expliqué à Libération le procureur, à la veille de sa décision de classer le dossier.
D'après l'article du code pénal, il n'y a viol que s'il y a contrainte, violence ou surprise. Or la présumée victime, une jeune femme belge de 26 ans, ne s'est pas rendue aux deux convocations des enquêteurs de la police judiciaire de Lille chargée du dossier. Assistée d'un avocat, elle leur a écrit cet été. Dans une lettre datée du 17 août, elle explique qu'elle était consentante et qu'elle ne porterait pas plainte. Une version différente de celle livrée dans un premier temps aux policiers belges et français, les 14 novembre et 5 décembre 20