Montpellier aime placer ses imposantes réalisations en léger surplomb des quartiers avoisinants. Aux confins des secteurs de la Paillade et d'Alco jaillit tout en courbes et contre-courbes le bâtiment Pierresvives, sorte de vaisseau énigmatique. Ouvert au public mi-septembre, il est l'œuvre de l'Irako-Anglaise Zaha Hadid. Maître d'ouvrage, le conseil général de l'Hérault et son président, André Vézinhet, souhaitaient «offrir le beau en partage» pour loger les archives départementales, une médiathèque et la Cité des savoirs et du sport. «Il était très important que les habitants de ce quartier [très populaire, ndlr] puissent être inspirés par la qualité du bâtiment et voir la beauté alors qu'ils ne peuvent peut-être pas voyager», explique l'architecte, enveloppée ce jour-là dans une chrysalide de soie crêpée.
Le bâtiment joue sur l'idée d'érosion du solide pour laisser passer la lumière à travers des rainures. Il est une entité à la fois unie et désunie par ses lignes de séparation. Massif mais allégé par le verre et la finesse de ses traits. Pierresvives est aussi une prouesse d'ingénieurs qui a fait gonfler les coûts à 125 millions d'euros. «La conception architecturale demande de repousser les limites», souligne Zaha Hadid, qui compare son œuvre à «un gratte-ciel couché».
A l'intérieur, du béton, du verre, de la clarté et beaucoup de fluidité entre les différents espaces (26 000 m2). Le stockage des archives (60 km de r