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Libération

La bataille du traité budgétaire européen

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publié le 3 octobre 2012 à 22h01

L’Europe est devenue le principal clivage politique français depuis trente ans. En 1983, François Mitterrand devait impérativement choisir entre la politique économique de rupture qu’il avait engagée et le système monétaire européen qu’il avait trouvé. Il a choisi l’Europe plutôt que la rupture. Depuis cette date, un clivage profond traverse la gauche comme la droite à propos de la question européenne. En trois décennies, il n’a cessé de s’approfondir, jusqu’à devenir aujourd’hui la principale clé des choix et des comportements politiques.

L’option européenne détermine toute la politique économique et financière, donc la politique sociale et finalement la politique tout court. Deux blocs de taille équivalente se sont constitués au fil des années. Le gros des socialistes, le lobe droit du cerveau des écologistes, la totalité des centristes et le gros des néogaullistes optent en rechignant à chaque rendez-vous en faveur de l’Europe.

L’extrême gauche, le Parti communiste, le lobe gauche du cerveau des écologistes, une minorité de socialistes, une minorité de néogaullistes, les souverainistes et les nationalistes d’extrême droite tentent en chaque occasion de s’y opposer. Cela s’est vérifié lors du référendum de Maastricht, et celui, institutionnel, de 2005.

Avec le pacte budgétaire européen, nous y voici de nouveau, à ceci près que la décision doit être prise en pleine tornade monétaire, que le sort de l’euro est en jeu et que l’on sait bien que si l’euro explose, c’est tout le fr