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«Les départements et les régions ont vocation à fusionner»

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Coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée, François de Rugy appelle le gouvernement à «y aller franchement» en matière de décentralisation :
publié le 4 octobre 2012 à 22h26

Partisan de la suppression des départements, François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée, appelle le gouvernement à «bousculer les conservatismes» qui freineront la troisième étape de la décentralisation.

Depuis vingt ans, d’innombrables rapports dénoncent l’enchevêtrement des compétences et le mille-feuille territorial. A-t-on besoin d’une nouvelle réflexion ?

Ce gouvernement n’a pas choisi, contrairement au précédent, de réunir une énième commission. Il a annoncé un projet de loi pour le printemps 2013, ce qui est un délai raisonnable. Notre seule crainte, à nous écologistes, serait que cette démarche débouche sur le statu quo ou sur de simples aménagements à la marge sur le mode de scrutin et les transferts de compétences.

Missionné par Nicolas Sarkozy, Edouard Balladur avait fait des propositions que vous aviez approuvées…

C’est vrai. Nous avions même reçu Edouard Balladur au siège des Verts pour en discuter ! Il y avait, dans ce rapport, un élan réformateur et décentralisateur que nous avions effectivement salué.

Etes-vous favorable à la suppression du conseiller territorial, fusion des élus départementaux et régionaux ? Edouard Balladur y voyait un moyen d’engager la dissolution du département dans la région…

C’est un pari auquel nous n’avons jamais cru. Pour nous, il faut y aller franchement. Les collectivités doivent être regroupées en deux couples : communes et intercommunautés d’une part, départements et régions d’autre part. Ces derniers ayant, à terme, vocation à fusionner.

Le nouveau gouvernement accuse la droite d’y être allée «au forceps». Vous semblez au contraire lui reprocher de n’être pas allé assez loin…

La montagne avait accouché d’une souris. C’est, selon moi, le principal reproche que l’on peut faire à Sarkozy. Il faut du volontarisme. Et il faut une méthode. Je fais confiance au chef de l’Etat et au Premier ministre, qui sont tous deux des décentralisateurs. Pour l’avoir vu à l’œuvre à Nantes, je pense que Jean-Marc Ayrault a une vision claire des choses.

Ne faut-il pas s’attendre à de fortes réticences des élus municipaux, de gauche comme de droite, qui craignent de devoir céder leur pouvoir aux intercommunalités ?

Il faut que nous allions vers des intercommunalités de projets.