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Libération

Présidente et ragazza

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publié le 5 octobre 2012 à 19h07

Que Cindy Leoni veuille bien prendre note : il est peu probable qu’un jour on fasse un plus beau portrait d’elle. Le buste est joliment surcadré par le porche. Le visage est adouci par le contre-jour, et la belle masse sombre de la chevelure vient le surcadrer une seconde fois. En bas, l’arrondi du bustier noir répond malicieusement aux angles vifs de la partie supérieure du porche. Et puis il faut dire que Cindy y a mis du sien : cette peau, ces épaules, cette moue, ce regard d’ébène. Enfin, les lèvres peintes ajoutent une délicate touche de couleur à une image globalement monochrome.

Il émane du cliché une sensualité folle. On demanderait immédiatement la main de Cindy si quelqu’un ne l’avait fait avant nous, hélas, et si nous n’avions pas des engagements par ailleurs, heureusement.

Le seul problème de cette photo de Bruno Charoy, c'est qu'elle raconte une tout autre histoire que celle écrite à côté par notre journaliste Alice Géraud. Ce n'est la faute ni de l'un ni de l'autre, c'est celle de notre œil. Et du vôtre aussi, probablement. L'histoire que raconte l'article est celle-ci : Cindy Leoni, née à Marseille en août 1983, est la nouvelle présidente de SOS Racisme. C'est une fille sérieuse apparemment. Mais elle est aussi «pétillante». Une fille déterminée, militante, et même désormais un brin «techno» quand elle cause, en raison de ses nouvelles fonctions. Cet été, juste après avoir pris ses nouvelles fonctions, elle lançait déjà des phrases du genre : <