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Budget de la défense, les militaires casquent

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Loi de Finances . Avec une enveloppe 2013 qui reste stable, l’armée doit rabaisser ses ambitions.
Le 14 juillet à Paris. En 2013, 30% des avancements pourront être gelés. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 8 octobre 2012 à 20h36

«A force de tailler dans le pantalon, on finit par se retrouver en short !» Cet officier supérieur n'est pas convaincu par le discours du ministre de la Défense. Dans l'attente d'un nouveau livre blanc (prévu pour début 2013) chargé de définir les nouvelles menaces et priorités en matière de défense, Jean-Yves Le Drian estime pourtant avoir limité la casse en élaborant un «budget de transition».

De fait, dans le projet de loi de finances pour 2013, l’effort financier consacré à la «mission» défense est maintenu - en valeur - au niveau de 2012 : 31,4 milliards d’euros (hors pensions). Soit 1,8% du PIB. Mais ce chiffre cache une dure réalité : l’écart se creuse inexorablement entre les dépenses effectives et celles prévues dans le cadre de la loi de programmation militaire pour la période 2009-2014. Pour rester dans les clous, le gouvernement aurait dû augmenter de 1% son budget.

Alerte. Ce hiatus a une traduction concrète : établi en 2008, le «contrat opérationnel» des armées - projection de 30 000 hommes dans une opération extérieure durant un an, 10 000 prêts à intervenir sur le territoire et 5 000 en alerte - n'est pas tenable. Même si le gouvernement assure que la commission du livre blanc, présidée par l'ex-numéro 2 de l'ONU Jean-Marie Guéhenno, est censée travailler en oubliant la contrainte financière, la France va devoir réviser à la baisse ses ambitions militaires.

Dans l'attente des choix douloureux, ce «budget de transition»