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Libération
Interview

«Il ne faut pas tirer de cette divergence des leçons pour la suite»

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Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice (PS) de Paris, votera contre le traité européen :
publié le 8 octobre 2012 à 22h16

La pression exercée sur les députés socialistes pour obtenir une majorité de gauche cet après-midi lors du vote solennel sur le traité budgétaire européen semble épargner les sénateurs, qui pourtant commencent d'examiner le texte demain. La sénatrice (PS) de Paris Marie-Noëlle Lienemann explique cette plus grande souplesse tout en incitant l'exécutif à ne pas minimiser l'«alerte» que sous-tendent les non de gauche.

Le président du groupe à l’Assemblée, Bruno Le Roux, a rappelé les députés PS «nonistes» à la discipline majoritaire. En a-t-il été de même au Sénat ?

Non. Je n’ai subi aucune pression d’aucune sorte. Mais notre chef de file au Sénat, François Rebsamen, n’est pas confronté à la même problématique que son homologue de l’Assemblée. Les socialistes du Sénat sont très peu nombreux à contester la stratégie des petits pas sur l’Europe. Ainsi, nous n’avons été que trois à voter contre le Mécanisme européen de stabilité (MES). Pour ma part, je persisterai dans le refus. Par ailleurs, le PS n’ayant pas la majorité au Sénat, le traité ne peut y être adopté qu’avec le soutien de l’opposition. L’enjeu est donc moindre.

Pourquoi est-il si important pour le gouvernement de trouver une majorité à l’Assemblée sur une question - l’Europe- qui divise depuis longtemps la gauche ?

Les députés de la majorité ont été élus dans la foulée de la présidentielle et ils sont majoritaires en siège. Pour l’exécutif, il est donc symboliquement essentiel que le texte soit adopté sans appoint de la droite, quelles que soient les divergences des siens sur le fond. C’est une façon de montrer qu’il peut compter sur le soutien sans faille de sa majorité.

A trop laisser la bride sur le cou aux députés, l’exécutif ne craint-il pas aussi de voir se multiplier les dissidences sur des textes à venir comme le cumul des mandats ou le mariage gay ?

Je ne crois pas. L'affaire européenne est spécifique eu égard à la gravité de l'enjeu. Les non qui se sont exprimés ne reflètent pas seulement d