Menu
Libération
Interview

«Dépasser cette vision hexagonale»

Article réservé aux abonnés
L’eurodéputé José Bové juge durement la gauche qui a dit non au traité de stabilité.
par Jean Quatremer, (à Bruxelles)
publié le 9 octobre 2012 à 22h36
(mis à jour le 10 octobre 2012 à 16h22)

José Bové, député européen et cofondateur d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), est particulièrement sévère à l’égard des députés de gauche qui ont voté non au Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Il y voit un mélange de nationalisme et de calculs politiciens.

La gauche semble incapable de surmonter ses divisions sur la question européenne, comme le montre la ratification du TSCG…

L’idée même d’un dépassement de l’Etat-nation par la construction européenne a toujours créé un malaise au sein de la gauche française. Une partie de celle-ci n’arrive pas à se projeter dans un futur où l’Etat-nation ne sera plus le cadre dans lequel elle s’est fondée. En 2005, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, une partie du non de gauche a été nationaliste et pas seulement socio-économique. Cette ambiguïté n’a jamais été levée. La présidentielle a été une nouvelle occasion manquée. Aujourd’hui, la gauche paye son incapacité à trancher ce débat, comme le montre le vote sur le TSCG, où elle n’a pas réussi à atteindre seule la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour François Hollande.

EE-LV, qui s’est très majoritairement opposé au TSCG, a pourtant été fondé en 2009 pour dépasser cette contradiction…

Oui, on a le sentiment que la fondation d’EE-LV n’a été pour certains qu’un bon coup électoral. Il s’agissait, au départ, de dépasser l’opposition entre le oui et le non en construisant un projet qui s’inscrirait dans le cadre d’un processus tenant compte de la réalité politique européenne. Or, tout cela n’a pas été suivi d’effets. Ceux qui ont voté non au TSCG font comme si tous les pays européens pensaient comme eux. Alors qu’ils so