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Libération
Enquête

Le gouvernement hésite à taper dans le Trésor

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Arnaud Montebourg accuse la très puissante administration de Bercy dirigée par Ramon Fernandez, nommé sous la droite, d’être prisonnière d’une idéologie libérale.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, le 31 août à Jouy-en-Josas. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 11 octobre 2012 à 21h56
(mis à jour le 12 octobre 2012 à 10h39)

Haro sur le Trésor et son directeur, Ramon Fernandez. Comme à son habitude, Arnaud Montebourg n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Dimanche, sur Europe 1, le ministre du Redressement productif a sorti l'arme lourde : «Nous sommes en train de changer la France et eux [les fonctionnaires du Trésor, ndlr] nous ressortent les vieilles recettes éculées de Raymond Barre.» Et de conclure : «Nous avons besoin qu'ils prennent l'air intellectuellement !» Montebourg a pris le soin d'employer un pluriel pour ne pas être accusé de chasse aux sorcières. Mais quand on sait que Fernandez a été nommé par Nicolas Sarkozy à l'un des postes les plus puissants de la République, il devient, de fait, une cible politique.

«Loyal». «Ce n'est pas une question de personne, corrige-t-on dans l'entourage du ministre. La compétence et la loyauté de Fernandez ne sont pas en cause. On changerait de directeur, ce serait pareil.»

Mais le mal est fait. Et Pierre Moscovici a été contraint de se porter au secours de Fernandez. «Je l'ai vu le premier jour de mon arrivée à Bercy. On s'est dit qu'il resterait au minimum un an ; après, on avisera. C'est un contrat de confiance qu'on a passé ce jour-là. Depuis, il a été parfaitement loyal et ne m'a pas déçu», confie le ministre de l'Economie (qui a la tutelle du Trésor) à Libération. Même tonalité à l'Elysée : «Son remplacement n'est pas un sujet. C'est un haut fonctionnaire