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Libération

Ramon Fernandez, l’adroite ligne

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Le directeur du Trésor, pourtant sarkozyste, est un gage de «crédibilité», selon le ministre de l’Economie.
publié le 11 octobre 2012 à 21h56

Il ne faut pas le dire trop fort mais l'une des pièces essentielles du dispositif de François Hollande dans la gestion de la crise de la zone euro est un… sarkozyste. Un vrai, un fidèle. Mais Ramon Fernandez s'en défend. «Je ne renie rien de ce que j'ai fait auprès du précédent président de la République, mais je ne suis pas un politique, je suis avant tout un technicien.» Disons un technicien très politique, alors. En tant que directeur du Trésor, Ramon Fernandez est de la préparation de tous les sommets internationaux, notamment européens. Avec, en permanence, un œil sur les marchés et les états d'âmes de Berlin.

Dans les sommets européens, sous Sarkozy, il déambulait dans le sillage de Xavier Musca, secrétaire général à l'Elysée. Sous Hollande, il est toujours là, mais au diapason d'Emmanuel Macron, le secrétaire général adjoint. Les deux hommes se connaissent depuis cinq ans, s'apprécient et ne se quittent pas. Comme si à cette altitude de responsabilité, la couleur politique n'avait plus trop d'importance. Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie, n'a que des mots élogieux : «Il a une vraie crédibilité vis-à-vis de nos partenaires. Et il est parfaitement compatible avec le principe du "sérieux de gauche" de la majorité, même si on ne mène pas la même politique.» C'est tellement vrai que l'actuel directeur de cabinet de Moscovici est l'ancien adjoint de Fernandez.

A 45 ans, Fernandez peut se prévaloir d'une «normalité hollandaise». Enarque, il traîne u