Jean-François Copé peut gagner. Aussi extravagant que cela puisse paraître, il se peut que les adhérents de l’UMP choisissent de porter à la présidence du parti le plus impopulaire de leurs candidats. Tel est le pari du député-maire de Meaux (Seine-et-Marne). Engagé dans une campagne d’une intensité inouïe, il ne recule devant rien pour séduire les militants qui, il en est convaincu, sont beaucoup plus à droite que les électeurs de l’UMP et du centre, rassurés, eux, par la figure de François Fillon.
Comme Nicolas Sarkozy dans sa campagne d’entre deux tours, Copé ne se lasse pas de dénoncer la menace du communautarisme musulman. Rien de tel pour s’assurer l’adhésion des bons soldats de l’UMP. N’en déplaise aux facétieux qui organisent des distributions gratuites de pains au chocolat dont un collégien non pratiquant aurait été privé pour cause de ramadan.
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Avec les derniers développements de la guerre de succession à droite, la mise en garde prémonitoire d'Alain Juppé semble se vérifier. Le 28 août, le fondateur de l'UMP avait confié sur France Inter que «l'attitude vis-à-vis de l'islam» serait pour lui «un point de clivage fondamental» dans la campagne pour la présidence de l'UMP. «L'islamophobie qui globalise les problèmes»