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Libération
Récit

Hollande-Ayrault, les deux font l’impair

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Des coups de com foireux aux silences et absences inexplicables, les relations se dégradent depuis un mois entre l’Elysée et Matignon.
publié le 14 octobre 2012 à 21h56

Les torts sont partagés. Depuis plusieurs jours flotte entre Jean-Marc Ayrault et François Hollande une ambiance chargée d'agacements réciproques. A écouter leurs conseillers respectifs à l'Elysée comme à Matignon, commencent à s'exprimer ouvertement des doutes, des irritations, des impatiences et les premières résignations. Ce n'est pas (encore ?) de la défiance, mais le signe que le couple de l'exécutif ne va pas aussi bien qu'il le dit. Parfois, il faut juste écouter ce qu'il y a entre les mots pour entendre un début de malaise. Un fidèle de François Hollande dans le texte : «Ayrault, il est loyal, sérieux… mais c'est vrai qu'il n'est pas… il n'est pas… enfin c'est pas, c'est pas… flamboyant. Il n'enflamme pas les foules, quoi.» Un alter ego dans l'entourage du Premier ministre, évoquant la fâcheuse habitude du Président à faire cavalier seul : «Il n'y a pas de volonté de nous planter de sa part, mais c'est pesant.»

A Matignon, certains conseillers pestent contre la mainmise de l'Elysée. Au Château, on s'emporte contre le manque d'initiative politique de la rue de Varenne. On s'échange par journalistes interposés des arguments d'une confondante mauvaise foi. Comme si l'important était d'abord de défendre sa propre boutique. Un député socialiste s'énerve : «Que le Président balaie devant sa porte et dise clairement quel type de présidence il souhaite exercer. S'il veut être le chef de la majorité et le chef du parti, qu'il le dise et on rétablira le p