A Matignon, l'heure n'est pas au remaniement mais aux ajustements. La nuance sémantique est de taille pour un cabinet sous pression : personne ne quitte le navire et encore moins n'est désavoué. Mais l'équipe composée par Jean-Marc Ayrault est bien à la recherche de muscle politique. Le départ d'Olivier Faure, très proche du Premier ministre depuis une dizaine d'années, pour l'Assemblée où il est désormais député de Seine-et-Marne a laissé un vide. «Les purs technos sont dans l'administration. Un cabinet fait forcément de la politique», se défend un de ses membres. Il n'empêche, Matignon est en chasse d'une ou plusieurs perles rares capables de sentir le vent sur le terrain et relayer les messages officiels dans la presse.
Jusqu'alors, les conseillers d'Ayrault avaient pour consigne de ne pas parler aux journalistes. Pour affronter le gros temps, l'interdit est en train d'être levé. «Maintenant qu'on connaît les équipes, on va ouvrir plus les portes», promet-on.
Pour l’instant, tout repose à Matignon sur trois mécanos de haut vol. Le directeur de cabinet, Christophe Chantepy, conseiller d’Etat passé par les cabinets Charasse, Bérégovoy, Cresson, Royal et Sapin, est secondé pour les dossiers économiques par Odile Renaud-Basso, énarque et spécialiste des questions européennes, et une de ses proches, Camille Putois, qui fut comme lui l’une des chevilles ouvrières de la campagne présidentielle de Royal en 2007. Deux autres pièces complètent la garde rapprochée :