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Analyse

Benoît Hamon, entre droiture et aile gauche

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Solidarité gouvernementale ou chef de file au PS, après le vote des militants, le jeu du ministre se complique.
Benoît Hamon à l'université d'été du Parti socialiste de La Rochelle, le 25 août 2012. (Photo Sébastien Calvet pour Libération)
publié le 15 octobre 2012 à 22h16

Alors, c'est qui le patron de l'aile gauche du PS? Toujours lui ou le petit nouveau, Emmanuel Maurel, challenger de Harlem Désir au poste de premier secrétaire jeudi lors d'un vote militant? Lorsqu'on lui pose la question, Benoît Hamon élude : «L'aile gauche, c'est large ! C'était Montebourg à la primaire, moi au congrès de Reims…» Et Maurel, jusque-là son camarade de courant à «Un monde d'avance» (UMA) ? Il s'est «naturellement émancipé», répond sobrement le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire.

A entendre ses proches, il n'y aurait aucun risque qu'il se fasse supplanter. «Benoît a une existence suffisamment ancrée, ancienne et forte», défend Barbara Romagnan, députée du Doubs. Mais, en dehors de l'aile gauche, certains font une autre analyse : «Le voilà concurrencé par deux autres leaders», observe un député. Maurel d'un côté, fort des 13% qu'a obtenu jeudi sa motion (texte d'orientation) devant les militants ; le député de l'Essonne Jérôme Guedj de l'autre, hyperactif à l'Assemblée et dans les médias pour défendre le non au traité budgétaire européen. «Le problème pour Benoît sera très vite de répondre à la question : "De qui est-il le chef" ? poursuit ce parlementaire. Tout dépend de la capacité de Maurel et Guedj à vouloir exister.»

Le premier jure ne pas vouloir s'«autoproclamer leader de quoi que ce soit» : «La question n'est pas d'incarner une aile gauche, mais d'ancrer le PS à gauche»,