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Libération
Récit

Pas de fumette sans feu pour la majorité

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La sortie de Peillon sur la dépénalisation du cannabis illustre une nouvelle fois la cacophonie gouvernementale.
Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon le 9 octobre 2012 à la Sorbonne à Paris. (Photo Charles Platiau. AFP)
publié le 15 octobre 2012 à 22h26

Un couac gouvernemental de plus à porter au crédit de Vincent Peillon l'impatient. Dimanche soir sur France Inter, le ministre de l'Education nationale évoque avec assurance les sujets d'actualité, hors du champ de son ministère. La dépénalisation du cannabis ? «Une question qui se pose sérieusement de savoir si nous ne pourrions pas lutter contre ces trafics en organisant par l'Etat…» Conscient peut-être de s'aventurer en terrain miné, il ne termine pas sa phrase, enchaînant sur «les millions de bobos, qui… vont se servir dans ces proches banlieues». Pour lui cependant, «la question [de la dépénalisation] est posée». Même si ce n'est ni l'avis du Président, qui a maintes fois répété son hostilité, ni celui du Premier ministre.

La réponse ne s'est pas fait attendre. La droite s'est déchaînée dès l'aube contre ce «ministre de nos enfants», au son du clairon et de la démission. Jean-François Copé a dégainé : «François Hollande doit trancher dans la journée» et en a rajouté ensuite : après la «faute politique et morale extrêmement grave» de Vincent Peillon, «la question de son maintien au gouvernement est clairement posée». Rachida Dati s'est indignée «Vincent Peillon se comporte de manière lâche vis-à-vis de la toxicomanie», François Baroin a jugé «irresponsable de rouvrir ce débat», et François Fillon a embrayé sur «les propos dangereux», «la cacophonie gouvernementale», «l'amateurisme du gouv