C’est le fil invisible qui relie les réflexes d’une partie de la gauche : la tentation de l’égalitarisme émerge irrésistiblement des choix gouvernementaux et des initiatives parlementaires en ce moment. Le plus spectaculaire, le plus théâtral même, se concentre dans la méthode fiscale ; non seulement la priorité est donnée à l’augmentation des impôts sur la baisse des dépenses (beaucoup d’économistes considèrent pourtant que cela handicape davantage la croissance) ; non seulement les grandes entreprises, principale force du secteur privé français, sont délibérément visées, bien plus que les PME ; non seulement les contribuables les plus riches voient soudain, ce qui est nettement plus logique, s’abattre sur eux une pluie d’impôts et de taxes supplémentaires (ISF, droits de succession, tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu, célèbres 75%, etc.) mais on voit sourdre de partout le désir d’aller plus loin, d’émonder systématiquement les différences.
Il n’y a pratiquement pas de domaine où ne surgisse la proposition de prélèvements supplémentaires sur les plus privilégiés, qu’il s’agisse de la santé (faut-il les exclure de la prise en charge des pathologies lourdes ?) ; de l’éducation (faut-il des droits d’inscription plus élevés ?) ; du logement (faut-il taxer les revenus des propriétaires de leur logement ?). Plus : même si le marché de l’art français n’y résisterait pas un an, le rapporteur général du budget a proposé d’inclure tableaux et meubles précieux dans l’ISF (