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L’Elysée maintient les étrangers loin des urnes

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Prétextant un risque de rejet parlementaire, François Hollande semble avoir renoncé à sa promesse d’accorder le droit de vote aux résidents non européens avant les municipales de 2014.
François Hollande dans son bureau de vote, à Tulle, le 10 juin pour le premier tour des élections législatives. (© Caroline Blumberg / Reuters)
publié le 19 octobre 2012 à 22h06

«Je ne vois ni la porte d'entrée ni la porte de sortie.» C'est un fidèle de François Hollande qui parle, évoquant une potentielle fenêtre de tir pour l'adoption du droit de vote des étrangers avant les élections municipales de 2014. Un ministre hollandais va plus loin : «Le chef de l'Etat a sûrement en tête de vouloir dépassionner le débat et couper court à la critique [de la droite, ndlr] d'une loi utilisée à des fins électoralistes pour les municipales.» Et donc de repousser cette promesse de campagne après l'élection de 2014. Ce serait sinon un renoncement, au moins un changement de pied. A l'Elysée, on assurait vendredi que «le Président n'a pas arbitré, de près ou de loin, l'éventualité d'un report après les municipales».

«Absurde». Pourtant, en réponse à la tribune du 17 septembre des 75 députés PS rappelant le Président à ses engagements, le Premier ministre avait assuré que la mesure était toujours prévue pour être votée avant le scrutin de 2014. Mais désormais, au gouvernement comme au PS, personne ne peut confirmer les propos de Jean-Marc Ayrault. Un ministre : «Aujourd'hui, on peut très bien décider de soumettre la loi au vote, mais on est assuré d'échouer. On ne va pas y aller juste pour se donner bonne conscience. Ce serait absurde.» L'entourage de Hollande reconnaît : «La situation est devenue plus compliquée, le pays s'est crispé sur la question.» Si personne au gouvernement n'ose ouvertemen