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Libération

La volte-face de Sarkozy et Borloo

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L’un comme l’autre ont longtemps été partisans de la mesure.
publié le 19 octobre 2012 à 22h16

Derrière Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo, une frange minoritaire de la droite et du centre avait fini, à la fin des années 90, par accepter le droit de vote des étrangers. Dix ans plus tard, ils ont tous viré de bord. Pas seulement, assurent-ils, parce que leurs électeurs ne veulent pas en entendre parler, mais parce que «la société a changé». Ce qui était encore souhaitable en 2008 serait devenu insupportable en 2012.

Un an après son élection, Nicolas Sarkozy se disait encore «à titre intellectuel» favorable à ce projet, ajoutant qu'il y renonçait à regret puisqu'il n'avait «pas de majorité pour le faire passer». Au printemps 2012, le revirement est spectaculaire : «Séparer le droit de vote de la citoyenneté, de la nationalité, c'est porter atteinte à la République. […] C'est mettre les maires sous la menace du chantage communautaire», assurait le chef de l'Etat en campagne pour sa réélection. On peine à croire que le même écrivait en 2001 dans Libre, son manifeste de la rupture sarkozyste, ce vibrant plaidoyer pour le vote des étrangers : «A partir du moment où ils paient des impôts et respectent nos lois, […] je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien.»

Jean-Louis Borloo, lui, était déjà passé à l'acte sous le gouvernement Jospin : le 4 mai 2000, il était le seul député centriste, avec Gilles de Robien, à v