Très loin des arbitrages budgétaires, son dilemme de l'instant se joue entre deux assiettes : fraises et groseilles ou macarons au chocolat ? En visite jeudi à Lorient (Morbihan), Pierre Moscovici, discipliné, finit par porter sa main vers les fruits offerts par les chantiers navals DCNS. A force de faire attention - plus de pain, jamais de dessert, des litres de Coca light - le ministre de l'Economie a perdu cinq kilos depuis sa nomination à Bercy. Affûté, plus léger, «on dort mieux, on récupère plus vite», plaide le quinqua socialiste qui rentre de Tokyo et s'apprête à repartir à Berlin. Perdre du gras pour prendre du poids politique, la méthode a réussi à merveille à François Hollande.
Mais comme le numéro 4 du gouvernement assaisonne cette stratégie à sa sauce, un mélange de dilettantisme dandy et d'assurance crâne, la méthode tarde à payer. Mi-septembre, à Dijon, il le concédait presque , calculant qu'il allait «fatalement monter en régime» au vu de l'actualité qui s'annonçait, du projet de loi de finances à la naissance de la Banque publique d'investissement (BPI). Un mois plus tard, le voilà à nouveau en train de tordre le cou aux «idées faciles et fausses» qui lui collent aux basques. «On me dit dilettante, discret, absent. On se demande pourquoi je suis là, commente-t-il à bord du petit avion l'emportant vers la Bretagne. François Hollande ne m'a pas choisi comme directeur de campagne présidentielle puis comme ministre par comp