La tâche est rude, même très rude, nul ne peut vraiment en disconvenir. Gouverner dans une tempête comme il y en a une ou deux par siècle ne tient pas de la sinécure. Il n'est pas inconvenant d'ajouter que les difficultés sont même plus grandes pour la gauche, dès lors qu'elle ambitionne de conduire une action transformatrice qui heurte, naturellement, des résistances et des conservatismes puissants. Mais l'erreur de procédure pointée hier par le Conseil constitutionnel - qui met à mal l'une des promesses emblématiques de François Hollande - s'ajoute à une longue liste de couacs, de ratés ou de bisbilles publiques qui jettent déjà le trouble. Ce n'est pas encore la déroute, mais il y a de quoi être dérouté. D'autant que les ministres s'adonnent ces derniers temps à un petit jeu fâcheux : chacun prend désormais l'opinion publique à témoin comme pour bâtir des rapports de forces - personnels et politiques - au sein même du gouvernement et de la majorité, en attente d'un arbitrage souvent bien tardif. Sur le dossier certes complexe de la compétitivité, pas moins de six ministres ont émis publiquement des vœux différents quand ils ne sont pas tout bonnement contradictoires. Chacun défend ses idées, ou plus sûrement sa marque, comme si l'enjeu était encore d'affirmer son leadership dans l'opposition. Il fut un temps, il y a plus de trente ans, où l'amateurisme de la gauche parvenue au pouvoir pouvait avoir un certain charme, sinon une fraîcheur certaine, tant la pompe de la V
Dans la même rubrique