Dans l’histoire fastueuse des rapports commandés par la République, celui de Louis Gallois aura une place de choix. Rarement, peut-être même jamais, un document qui n’est pas encore public n’a été autant commenté et extrapolé. En commandant, au début de l’été, un rapport sur la compétitivité de l’économie française à l’ancien patron du groupe aéronautique EADS, le gouvernement pensait s’acheter une caution patronale à la fois incontestée et compatible avec la social-démocratie à la mode Hollande. Ancien chevènementiste, passé par la direction de la SNCF, Gallois est resté un patron de gauche. C’était a priori sans risque. Cela va se révéler être un redoutable piège politique.
Grenade. Tout part d'un immense non-dit qui a couru pendant toute la campagne présidentielle de François Hollande. Alors que la droite avait fait de la baisse du coût du travail, via son projet de TVA sociale, l'alpha et l'oméga de sa politique économique, le candidat socialiste a, lui, passé son temps à esquiver la question. Il n'attendra pas longtemps pour changer de pied. Le 9 juillet, dès le lancement de la grande conférence sociale, Hollande érige «la compétitivité» parmi les grands défis de son quinquennat. L'idée : en lançant la réforme du financement de la Sécurité sociale, le gouvernement reconnaît, pour la première fois, réfléchir à transférer une partie des cotisations sociales qui pèsent sur le travail vers d'autres leviers comme la CSG ou la TVA…
Quelques jours aupar