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Libération

Outre une crise, y a-t-il une gauche dans l’avion ?

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publié le 25 octobre 2012 à 19h06

Il est parfois, pour le chroniqueur, des petits matins compliqués. Quand la paille de la chose économique se dissimule sous l’écume des mots politiques, le temps journalistique synthétise son impuissance dans une vigoureuse formule, généralement interrogative, ayant moins pour objectif de décrire un état de faits que de lui permettre de reprendre son souffle. Ainsi lorsqu’un «choc de compétitivité» croise sur son chemin de douleur une avalanche de plans sociaux farcis de sondages «catastrophiques» pour l’exécutif et redoublés d’un taux de chômage vertigineux. Alors, des psychologues de comptoir glosent infiniment à propos du peu de «charisme» du Premier ministre, tandis que de savants constitutionnalistes ressassent à proportion la nature du «désamour» entre l’Elysée et Matignon.

Institutionnel ou conjoncturel, leur demandent les gazettes. En attendant que l'affaire soit tranchée, la question se traduira, pour le populo supposé n'appréhender ces choses que par le biais de querelles de personnes, de clans, voire de partis, par l'affichage en une du paresseux et redondant : «y a-t-il un pilote dans l'avion ?» - variante médiatique et marronnière de l'irrévérencieux «capitaine de pédalo». Ainsi formulé, le débat se révélera moins anxiogène que l'énoncé autrement plus brutal de la présence, «dans l'avion», d'une crise protéiforme, dont la traduction en termes de majorité et d'opposition ne constitue que le pendant dérisoire…

Mal au fait de la technicité de ces ch