Tout est dans le regard incrédule qu'ils se jettent l'un l'autre. Que leur inspire le retour au premier plan de Ségolène Royal, principale vedette vendredi de l'ouverture du congrès du PS ? Dans les allées du Parc des expositions de Toulouse, Sandrine, militante de 21 ans, réfléchit longtemps mais elle sèche…«Elle a fait son temps», l'aide Baptiste, 20 ans, lapidaire.

L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, défaite à La Rochelle en juin lors des législatives par le dissident Olivier Falorni, est désormais «une militante comme les autres, qui ne représente plus que sa personne», assène Thomas, 37 ans. «Et elle a déjà un poste puisqu'elle est vice-présidente de l'Internationale socialiste», complète la trentenaire Mounia. Cette militante de Seine-Saint-Denis n'ajoute pas que Royal devrait savoir s'en contenter, mais a l'air de le penser très fort. Elle risque une hypothèse : «Peut-être, après tout, n'a-t-elle pas envie d'occuper une place plus exposée…»

«Ils vous ont dit ça ?» Anne, 67 ans, et Stéphanie, 45 ans, Ardéchoises toutes les deux, en laisseraient tomber leur barquette de frites-merguez. La première juge que Ségolène Royal a «raison de revenir», car elle a «toute sa place au PS». «Elle n'est d'ailleurs jamais réellement partie, reprend la seconde. C'était juste un retrait stratégique le temps de se remettre de tous les coups qu'elle a reçus.» Conquise, la militante bat