C'est le secrétaire fédéral de Haute-Garonne, Sebastien Dénard, qui a ouvert le bal ce dimanche 28 octobre à la tribune du congrès du Parti socialiste. «Chers camarades…», a-t-il lancé en entame de bal. Puis, re-«cher camarade» pour saluer l'arrivée de Jean-Marc Ayrault (le camarade Premier ministre, mais il n'est plus besoin de le présenter).
Voilà des années que le «cher camarade» est plus ou moins démonétisé au PS. D'abord, c'est le «cher ami» qui a semblé le remplacer dans les années 80. Certainement pour se démarquer un peu des camarades du Parti communiste français. Lionel Jospin n'a jamais paru pressé de ressembler à Georges Marchais. Les militants non plus, qui pouvaient juger l'expression un poil populaire, limite vulgaire, et, en tout cas, surannée.
Le premier secrétaire Pierre Mauroy a au moins entretenu l'emploi de cette apostrophe. L'ex-maire de Lille a toujours un été la caution ouvrière et populaire du PS. Le premier secrétaire Michel Rocard, en revanche, lui a fait beaucoup de mal : les ministres et les énarques s'envoient rarement du «cher camarade», sinon pour rire, lorsqu'ils se croisent. Passant derrière, Henri Emmanuelli aura eu les plus grandes difficultés à maintenir le vocable hors d'eau.
«C'est depuis quatre ans, depuis le congrès de Reims», que le «cher camarade» est redevenu courant au PS, selon une observatrice appliquée de ce parti. «Camarade» aurait alors été un des signes que